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Photo du rédacteurEric Slagmulder

Une Ardéchoise trés arrosée pour les Cyclosportifs


Dans le cadre d'un échange sur le vélo, alors que nous arrivions à sa hauteur, un participant originaire du Tarn et Garonne nous explique : "tout bon cyclo" doit participer un jour à l'Ardéchoise, c'est LE monument des cyclo françaises !"

En cette année 2016, l'Ardéchoise fête ses 25 ans d'existence ! C'est une épreuve à part au calendrier avec ses 16 000 participants, 8 000 bénévoles tout au long des différents circuits proposés, à mi-chemin entre une randonnée cyclotouriste et une épreuve cyclosportive, avec ses villages traversées en fête, décorés aux couleurs de la course et de multiples animations en prime, ses parcours semi-privatisés, la gendarmerie présente dans les différents carrefours stratégiques, une sécurité hors pair (motos et voitures de dépannage, ambulances, secouristes), une organisation sans faille, des ravitaillements nombreux et variés avec les spécialités culinaires du département ...

Jean-Jacques et Denis, les frères "FREUDEN" sont des habitués de cette manifestation cycliste qu'ils font en 4 jours. Cette année, Jean-Pierre "le miraculé" et Alain C. "le barbu" les ont rejoints pour ce périple annuel de 4 jours.

Par ailleurs, Eric B., Didier A. et Alain G., qui avaient participé à l'édition 2015 "ont remis ça" cette année, avec, cette fois, Eric "SLAG", Bertrand, Thierry "CONTADOR" et Didier G. tous 4 néophytes de l'épreuve. Arrivés la veille et logés dans un gîte "presque 4 étoiles" à 5 km de St Félicien, lieu de l'épreuve, ils ont pu découvrir l'Ardèche (presque) sous le soleil. Le jour J, la météo annonçait des averses le matin et une pluie d'orage, avec de fortes précipitations, l'après-midi.

A 8h du matin, sous un ciel bas, le "clan des sept" du SVC arrive à St Félicien, la place centrale est totalement envahi de cyclistes : des jeunes, des moins jeunes, des très anciens, des hommes mais aussi beaucoup de dames, des grands et des petits, des ventres plats, des charpentés, des presque gros et même quelques obèses, des tenues "dernier cri" et des tenues "vintages", des vélos dernières modes "tout en carbone" ou du siècle dernier "tout en acier" avec courroies et cales pieds, voire porte bagages !!!

Au milieu de cette foule bigarré, armée d'un vélo, difficile de se frayer un passage et après 3/4 d'heure de piétinement et marche à petit pas, le vélo à la main, notre "clan des sept" franchit la ligne de... départ. Ouf !!!

Mais on est loin du départ d'une course cycliste ou d'une cyclosportive traditionnelle, cela part tranquillement.

Les 6 circuits proposés "le Doux : 85 km", "les Boutières : 125 km et 2400 mètres de dénivelés", "la Volcanique : 176 km et 3210 mètres de D+", l'Ardéchoise : 220 km et 4270 m de D+", "les Sucs : 234 km et 4310 m de D+" et " l'AVM : 278 km et 5371 m de D+" partent tous du même lieu : St Félicien et à peu près au même horaire. 16 000 cyclistes qui prennent la route en même temps d'un même lieu, cela fait du monde sur le parcours ! Au fil des km, les circuits divergent. Chacun est libre de choisir le circuit qu'il veut, selon ses goûts, sa forme du moment, la météo ou autre paramètre.

"Le clan des 7" prévoit d'effectuer les 176 km de La Volcanique et s'il pleut rapidement, de se rabattre sur le circuit de 125 km. Dès le départ, se profile le 1er des 10 cols au programme, le Col du Buisson, long de 15 km et dont le sommet est à 920 mètres d'altitude. Tout au long de la montée, même en roulant à un tempo modéré, "le clan des 7", tout en roulant groupé, double plusieurs centaines de participants, par grappe de 10, 20 ou 30, tout en étant doublé par des cyclistes au chrono plus ambitieux ! Après 60 bornes, le ciel est toujours gris, mais les nuages ne lâchent pas de gouttes. A la bifurcation entre le circuit de 125 et celui de 176 km, le groupe décide de partir sur la Volcanique et ses 3 210 mètres de dénivelé positif. Nous apprécions les paysages ardéchois, colorés de verts avec de nombreuses forêts de chataignier.

Au sommet du col de Mezilhac (1119 mètres d'altitude), le ciel devient couleur encre et dans le col du Gerbier de Jonc (lieu de naissance de la Loire comme il est indiqué dans les manuels scolaires du primaire) qui culmine, tout de même, à 1 417 mètres d'altitude, le ciel décide de déverser des litres et des litres d'eau. En quelques minutes, tous les cyclistes sont trempés et doivent affronter une violente pluie d'orage, de plus très froide (il fait alors 6°). Dans la descente, des trombes d'eau accompagnent le groupe, la route ressemble à un torrent de montagne. "C'était dantesque !" précise un membre du groupe, dont nous ne dévoilerons pas l'identité. Didier, pour une fois le 1er en bas de la descente, s'arrête au ravitaillement et prend un gobelet de thé brûlant renversé en quasi totalité tellement il a "la tremblante". Certains cyclistes font une hypothermie et les secours s'activent en tout sens. Les bénévoles au ravitaillement sont très réactifs et proposent, non seulement, des boissons chaudes et du solide salé et sucré, mais en plus des sacs poubelles pré-découpés faisant office d'imperméable... que Bertrand, Eric et Alain vont beaucoup apprécier. Pendant 5 heures, nous entendrons en permanence le vent claquer le plastique les entourant ... une tenue pas vraiment aérodynamique mais efficace pour lutter contre l'atmosphère humide et froide. Quand le "clan des 7" se reforme au ravitaillement, grelottant de froid, "la tremblante" se généralisant à tous, le moral n'est pas au top, mais le fait d'être en groupe dynamise l'envie de repartir ... pour en finir au plus vite.

Pendant 100 bornes, 4 cols à gravir au-dessus de 1000 mètres, et autant de descentes à effectuer les mains sur les poignets de frein, une pluie diluvienne continue de s'abattre sur le circuit et l'ensemble des participants. Les épreuves de plus de 200 km sont arrêtées, du fait des conditions météo et nous ne rencontrons plus grand monde sur le circuit, à part quelques "momies pédalentes dans leurs imperméables colorés" ! Les villages traversées, malgré leurs décorations... quelque peu "délavées" aux couleurs de l'épreuve, sont devenus des villages fantômes. De temps à autres, quelques groupes de musique ou chorales frigorifiés jouent sous des chapiteaux de fortune. Avec leurs musiques et leurs chants, ils nous encouragent : "un zeste d'humanité dans un décor de fin du monde". Au passage, nous les remercions.


A 10 km de l'arrivée, la pluie s'estompe enfin ! Même si la route est encore détrempée et nous complètement trempes, cela fait du bien de ne plus être arrosé en permanence. A l'arrivée, le public, d'habitude dense pour accueillir tous ces "héros anonymes", est plus que clairsemé. Dommage, il ne nous verra pas franchir la ligne finale tous les 7 ensemble, les uns au côté des autres. Nous entendons tout de même une voix s'exclamer "Ah, c'est beau de finir tous ensemble, bel esprit d'équipe".

Une fois descendus de vélo, les 3 épouses présentes nous donnent des T-shirts offerts par l'organisation pour pouvoir être un peu au sec. Le repas vite avalé, nous rentrons au gîte, en vélo, en grimpant un "mur à plus de 10%", satisfaits d'avoir bien terminé ce périple très arrosé !!! Malgré la distance et le dénivelé, le fait de l'avoir fait "en dedans" ne nous a pas trop éprouvé physiquement, mais les conditions météo "dantesques" resteront un souvenir immuable de cette 25ème édition de l'Ardéchoise.

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